Travailler et vivre là ou les autres passent les vacances

Je ne poste plus beaucoup. Depuis mon retour de vacances, je n'ai pas rencontré une seule belette, pas même notre belette stylée. A peine ai-je croisé furtivement Jenny, au 2ème étage. J'ajouterai les nombreuses espiègles du type Cascada dans le métro mais celles-là, je n'y fais plus attention. Les seuls contacts se limitent à des mails. Avec toutes ces Ludivine ou autres Stefanie, je ne savais que ce groupe était tant fourré de belettes.

C'est vous dire à quel point le concept de l'inhibition est rodé. Rien ne peut l'arrêter, et surtout pas mon exil professionnel, quelque part au bord du monde civilisé. "Travailler et vivre là ou les autres passent les vacances", tel est le slogan de la ville. Ca peut faire peur, quand on sait que les autres viennent pour le calme dans cette région.

Toujours est-il que cette expédition se transforme en cruel stage de survie. "Combien de temps va t'il tenir avant de me supplier de le ramener à la civilisation", doit se dire en toute transparence le boss. S'y rajoute les caractères de mes collègues. Le panel est assez complet. Il y a les fonctionnaires se bornant à leurs processus idiots. Il sont très motivés, pour ne rien changer. Il y a le nouvel arrivant à la provenance douteuse, le soit-disant expert en programmation passant trois jours sur une boucle. Et puis grand simplet, inoffensif et un brin naif. Attachant. Le plus comique reste la buse. En jour il m'a dit: "J'ai été invité à un entretien de recrutement dans ta boite mais je n'ai pas compris ce qu'ils m'ont dit." Il a chuté au mot "diplôme"...

L'épreuve du jour consistait à être placé pendant le repas entre 2 geeks discutant des mérites de la DDR3 par rapport à la DDR2. 6 personnes, 6 manières différentes de tenir la fourchette. Peut-être un moyen de distinction régionale... La buse m'a le plus impressionné. Maintenir une fourchette en équilibre sur 4 doigts et tenu par le pouce, ca force le respect.

Avec tout ca, l'amoureuse de service du département commence à remonter dans mon estime. Et c'est tant mieux, la semaine prochaine je vais être assis en face d'elle.

Même au boulot, le plan inhibition fonctionne à merveille.