Plus que 10 jours, et je vais quitter cette belle ville de Lindau, une grosse larme à l'oeil (non je déconne). Ils vont me manquer, les habitants de ce petit campement au bord du lac. Ce qui va me manquer le plus, ce sont les instantanés, entendus furtivement dans le bus. Petit florilège
Une grande ado, plutôt standard, en panoplie complète H&M, s'entretient avec un de ces potes blaireau. Vous savez, le genre de petite tête à claques qui se la pète complètement mais qui ne vaut pas plus qu'un manche à balai.
- Non j'ai arrêté de boire de l'alcool. Je vais chez le gynéco, dit elle.
- Ah bon, pourquoi? (je vous avais prévenu, manche à balai)
- Ben, je suis enceinte.
- Tu sais de qui?
- De mon copain, de qui d'autre?
Ben oui, comment pourrait-on en douter, hein?
Un couple de vieux, en grande discussion.
- On descend à l'arrêt après "cimetière"? Il est plus près de la tombe de Gudrun, propose mamie.
- Non, on descend à l'arrêt "cimetière", lui répond d'un ton sec son dictateur de mari.
- Mais on marche moins si on descend à l'autre je te dis!
- Non, on descend à l'arrêt "cimetière" pour aller au cimetière, comme il se doit pour des honnêtes gens.
A leur bonne vieille époque, on dénonciait les juifs, comme il se devait pour des honnêtes gens.
L'orage éclate, le bus s'arrête, 2 gamins, trempés dans leur tenue de foot entrent, parmi quelques vieux, trempés aussi mais en blouson et manteau.
- Vous êtes trempés?, demande le chauffeur aux 2 gamins. Perspicace le gars...
- Oui.
- Dans ce cas, vous ne vous asseyez pas sur les sièges pour ne pas les mouiller, leur beugle le chauffeur.
Approbation générale dans l'assistance, surtout des petits vieux qui eux, ont eu le droit par Saint Chauffeur de mouiller les sièges précieux de son bus chéri. Allez, je lui attribue la palme de l'imbécilité.
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