Mittwoch, 11. Juni 2008

Ah le bon vieux temps, 1

Début d'une nouvelle série pour tous les nostalgiques du bon vieux temps, avec une petite histoire de famille:
 
Günther fait fortune en fournissant des uniformes à l'armée allemande pendant la première guerre mondiale. Puis, profitant de l'inflation galopante, Günther achète entreprises sur entreprises. Il se construit un véritable empire et devient un baron de l'industrie allemande, à niveau égal d'un Krupp. Le fleuron de son groupe s'appelle Afa et fabrique des batteries. A la mort de sa première femme, Günther épouse une femme 20 ans plus jeune que lui. Deux fils naissent du mariage dont l'aîné, Herbert, est choisi par le père pour devenir son successeur. Il deviendra directeur du personnel d'Afa. Mais la femme s'ennuie dans cette prison dorée et divorce.
Jusqu'à là, c'est plutôt banal. La suite va devenir beaucoup plus drôle.
Au début des années 30, l'ex-femme rencontre Joseph. Elle tombe sous le charme de cet orateur de talent sachant haranguer les foules. Le couple aura 6 enfants. Beaucoup plus tard, la mère empoisonnera ses enfants avant de se suicider avec son mari. Fin de la famille Goebbels. Revenons à Günther. Le mariage a été célébré dans la propriété de Günther, manifestement pas rancunier. L'illustre témoin de Joseph dormira même dans les appartements de Günther. Le métier de ce témoin est dictateur et il mettra l'Europe à feu et à sang quelques années plus tard.
Günther est un industriel implacable et comprend l'intérêt d'une telle liaison. Très vite, il adhère au parti nazi. Comme par hasard, son groupe sera choisi comme l'un des principaux fournisseurs de matériels militaires. Pas un camion, char ou V2 sans une batterie Afa.
La guerre arrive. Dans les pays occupés, Günther, avec l'aide de ses petits copains en uniforme noir, étend son empire. Un fabricant de batteries luxembourgeois est jeté en prison car il ne veut pas céder ses actions à Günther.
Encore plus fort, un camp de concentration est installé à Hannovre, sur le terrain d'Afa. Les baraques sont livrées par l'entreprise, les gardes sont SS. Pour un réservoir de travailleurs, y a pas mieux. Vous vous souvenez du directuer du personnel n'est ce pas?
Après la guerre, la chasse aux criminels de guerre et autres industriels est lancé. Certains finiront à Nuremberg, Günther échappe, se cache pendant un an près de Starnberg, est attrapé par les américains mais ne sera pas jugé. Des batteries, les alliés ont en besoin aussi et dès fin mai 45, la production reprend chez Afa. On ferme donc les 2 yeux fermement. La fortune familiale durement acquise est sauvée.
Pas de dédommagement, rien. Un mémorial à Hannovre. Oui mais pas sur le terrain, plutôt à l'écart. Il finira sur un carrefour, au loin.
Et aujourd'hui? Afa s'appelle Varta, mais ce détail n'a aucune importance. La famille, par contre, compte parmi les plus riches d'Allemagne. Un petit-fils de Günther, Sven, s'adonne à sa grande passion, le Paris-Dakar avec sa propre écurie. Tiens, petit challenge, trouvez une photo de lui sans chemise de rallye avec le logo d'un constructeur automobile. "A t'il des crupules concernant l'origine de la fortune familiale?", lui demande un journaliste téle. Réponse négative, mais regard gêné tout de même. Dans la famille, on aime rester discret, on comprend pourquoi. Une petite-fille, Susanne, apparait de temps en temps dans les magazines people. On préfère le côté glamour, ca évite de répondre aux questions.
Qu'a donc fait la famille pour devenir encore plus riche après la guerre? Elle est devenue propriétaire dans les années 50 d'un constructeur automobile moribond, BMW.
Braves gens, circulez, y a rien à voir...
 

3 Kommentare:

Grand Coyote hat gesagt…

Rôôôh, si c'est pas subversif, ça, comme article...

Antoine hat gesagt…

C'est assez mauvais esprit, oui... Mais tellement agréable à lire en sirotant son café après le repas de midi pris dans le jardin longé par la ligne de chemin de fer Berchtesgaden-Dachau.

Antoine hat gesagt…

La vidéo