J'inhibe... l'écologie

Samedi 7 Juillet 2007 au matin. Je me lève, je suis de super bonne humeur. Il pleut depuis le début de la semaine alors je peux rester tranquillement chez moi sans avoir mauvaise conscience. L'évènement planétaire du jour, c'est Live Earth, the concerts for the climate in crisis, comme dit l'ex futur président des Etats-Unis. Sauver le monde, c'est épatant comme principe. Je suis vachement pour. En tant que jeune cadre dynamique sans succès, je sens que ce matin je peux aider à sauver le monde alors par solidarité, je vais me joindre à ce grand élan mondial en allumant ma télé.

Les concerts sont diffusés sur N24, la chaine d'information avec les reportages tournant en boucle sur les porte-avions américains . A inhiber. Le matin, les concerts sont diffusés de Tokyo et Sydney. A Sydney, je tombe sur le John Butler Trio: 3 gros ex-bagnards à grosse barbe et chapeau de cow-boy vissé sur le crâne. Ils tapent sur leurs guitares, ils crient, c'est pas beau. Les experts appellent ca de la country music. "C'est toi qui decide de ton monde" dit d'un ton monotone l'interprète payé par N24. Devoir se lever un samedi matin à l'aube pour traduire les hautes pensées philosophiques de bushmen, c'est vrai que ca doit être lassant.


Pause. Maintenant je me retrouve à Tokyo. Sur scène, les Abingdon Boys School: 4 rockeurs japonais métrosexuels en cravate-kilt. Oh putain. Redonnez moi le John Butler Trio... "Change le monde que tu veux", dit d'un ton toujours aussi monotone l'interprète.

Nouvelle pause. Pour apaiser les nerfs du téléspectateur écolo durement mis à l'épreuve, petit retour dans les studios. "Super bien", s'exclame la présentatrice, une blonde platine, modèle basique, sans intérêt. A côté, je discerne une grosse mama à des mèches blondes. Ah merde, la présidente des Verts. Manquait plus que ca. Je me dis que j'ai quand même beaucoup donné pour la planète. J'éteins.