Basculement général dans le paysage politique allemand. Le slogan semble avoir été: la barre à babord, toute.
Le parti des ex-officiers de la Stasi grapillant des voix, les gentils sociodémocrates sont passé en mode populisme à outrance. Les réformes du gouvernement précédent? Besoin de corrections. Limite, c'était pas nous. En matière d'écologie? Surtout arrêter le nucléaire. Bon, on ne sait pas encore comment on va remplacer cette source énergie. Quoique, le plus grand chantier européen en ce moment est une centrale à charbon. 40% de notre production d'énergie provient déjà du charbon alors un peu plus, ca ne se verra même pas. C'est juste dommage qu'on a décidé en même temps de réduire les émissions de CO2 de 40% d'ici 2020 mais il ne faut surtout pas ébruiter ses faits. On risquerait de ne pas paraitre crédible...
Le plus drôle, c'est que le parti de notre chancelière a décidé de suivre le mouvement. Vous vous souvenez des photos d'Angie au début des années 90? Elle avait une coiffure qui ressemblait fortement à un bouquet de ciboulette qu'on a oublié dans le bac à légumes du frigo. Maintenant, elle porte un tailleur assortie à la couleur du gilet pare-balles lorsqu'elle se trouve en Afghanistan et arbore une magnifique coiffure toute droit sortie du poney club du coiffeur star de Berlin. Au congrès annuel du parti cette semaine, elle a annoncé l'offensive vers le milieu. C'était marqué en grand, sur le pupitre: "Wir sind die Mitte." Le SPD va à gauche, nous, on va au milieu, se sont dit les stratèges du parti.
Le problème, c'est qu'il n'y a personne au milieu. Y en a qui ont déjà essayé et ils se sont méchamment gaufrés. J'ai retrouvé un ancien fana du milieu, Francois B. Son témoignage est édifiant:
"Depuis tout jeune je voulais devenir Président de la République Francaise. J'ai même commencé à gifler les racailles en banlieu. C'est plus propre que le karcher. J'ai ainsi augmenté ma popularité et je pensais bien finir au 2ème tour de l'élection l'année dernière. Je ne comptais plus le nombre de SMS euphoriques que je recevais chaque jour. Mon arnaque avec le Milieu, c'était bien parti mais je ne sais pas comment, les électeurs se sont rendus compte que le Milieu, c'est bidon. Ca fait plus penser au Milieu des gangsters. Ca effraye les gens. Du coup, je me suis fait dégagé de l'élection puis j'ai perdu mon groupe à l'Assemblée Nationale. J'ai sauvé mon fauteuil de justesse, sinon, c'était retour à la ferme dans les Pyrénées. Maintenant, plus personne ne me prend au sérieux. Les clochards dans la rue me lancent une pièce, parfois. J'ai du mal à rentrer dans l'hémicycle de l'Assemblée. Un jour, un membre de la sécurité m'a expliqué que l'ANPE, c'était la 3ème rue à droite. Ma femme m'a fait arrêter la Mythos. Non, vraiment, le Milieu, ca craint."
Allez Angie, courage...
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